Frédéric Coispeau, game designer : « Un
éditeur américain a repéré notre jeu vidéo Mother Russia Bleeds et l’a signé »
Frédéric Coispeau, 38 ans, game
designer et formateur à L’École Multimédia a vu son rêve se réaliser il y a 6
mois après s’être retrouvé sans emploi en 2013. Avec ses deux associés
Alexandre Muttoni et Florian Reneau, il a crée le jeu vidéo « Mother
Russia Bleeds » qui est aujourd’hui commercialisé dans le monde entier. Succès story.
PARCOURS
En 2009, Frédéric
sait déjà ce qu’il veut faire de sa vie : game designer «J’ai cette envie de créer constamment
des jeux vidéo, les rendre possible pour le joueur, faire en sorte que le jeu plaise, qu’il soit
compréhensible et tout simplement intéressant. » Il intègre cette même
année l’école nationale du jeu et des médias interactifs numérique à Angoulême :
« Elle forme aux métiers du jeu
vidéo. » Deux ans plus tard,
le diplôme en poche, Frédéric fait quelques stages mais se fait rapidement
embaucher chez Ubisoft, grande entreprise de développement d’édition et de
distribution de jeux vidéo « En tant
que game designer je devais améliorer certains aspects et l’expérience du jeu
Just Dance 4. » Pendant un an et demi, il se charge de travailler sur
ce jeu et sur la version tablette. Frédéric supporte de moins en moins d’être salarié
et veut monter sa propre société en 2013. C’est l’année où tout va basculer…
AVENIR
Quelques
rencontres au hasard et le projet est en marche. Frédéric retrouve Alexandre
Muttoni, directeur artistique qui a travaillé longtemps dans une agence web
digital appelée Disco. Au fil de la discussion, les deux hommes ont la même
idée en tête : la création d’un jeu vidéo «On a discuté, le courant est bien passé, donc on s’est dit pourquoi ne
pas faire quelque chose ensemble […] Chacun de son côté, on a trouvé des idées,
des projets et des visuels. » Frédéric s’est occupé de réfléchir à un
jeu, et rapidement, Alexandre a développé l’idée « Je lui ai proposé de développer un concept d’ancien jeu qui s’appelle
Bizzeball, une caméra qui va de gauche à droite, en 2D avec des ennemies qui s’affrontent. »
Pour mener à bien leur projet, ils ont fait appel à Florian Reneau, développeur
web et ancien formateur à L’École Multimédia « Au fur et à mesure, on avait un projet plus concret, qui
fonctionnait bien. On a alors décidé de le faire tester dans un salon gratuit
et amateur basé à Évreux dans l’Eure, l’association nous a accueilli […] 200 joueurs
sont venus tester notre jeu Mother Russia Bleeds.»
Voyant le début du succès se profiler, ils ont absolument tenu à communiquer sur ce jeu vidéo à travers un site
internet et un trailer. Pari réussi, les trois créateurs se font tout de suite
remarquer par un éditeur américain « Il
nous a envoyé un mail nous disant que c’était sympa ce qu’on faisait et qu’il
était prêt à venir chez nous pour tester le jeu. »
Le rendez-vous
posé, Frédéric, Alexandre et Florian ont travaillé jour et nuit sur Mother
Russia Bleeds pour que tout soit parfait « On
voulait tout faire pour le motiver à nous financer et à nous aider dans l’avenir
du projet. Ils sont venus, ils ont testé, ils ont trouvé ça vraiment cool, et
ils nous ont proposé de nous signer. Ils nous ont vraiment aidé et ont même payé
les frais pour monter notre boîte. » L’aventure commence à partir de
là « Pendant un an et demi, on a eu
notre boîte, tout le matériel acheté grâce à eux, on a présenté notre jeu à Los
Angeles et on a fini notre jeu. »
Mother Russia Bleeds, interdit au public de moins de 18 ans est sorti il y a 6
mois, commercialisé dans le monde entier sauf en Allemagne et en Australie qui
considère le jeu trop violent et sur la PlayStation 4 et sur ordinateur.
En parallèle, Frédéric Coispeau donne des cours dans
différentes écoles dont L’École Multimédia en tant que game designer. Avec ses
associés, ils réfléchissent déjà à « un
prochain jeu avec un véritable fond et plus mature. »