Julie Champenois, graphiste motion designer
Julie Champenois nous parle de son expérience en formation alternance Graphisme Motion Design à L’École Multimédia.Quel est ton parcours ?
J’ai décroché un BAC STI Arts Appliqués, puis un BTS communication visuelle option graphisme, édition et publicité. Je me suis ensuite dirigée vers une licence professionnelle en création multimédia à La Rochelle. A la suite de mon stage, j’ai été embauchée chez RC2C, une agence de communication à La Rochelle. J’y ai travaillé pendant cinq ans en tant que directrice artistique junior (graphisme, web design…). C’est pendant cette période que j’ai commencé à faire du motion design par moi-même. On faisait principalement des cartes de vœux. J’étais assez limitée dans ce domaine-là, c’est pourquoi j’ai souhaité me former. J’ai ainsi dû démissionner pour pourvoir intégrer la formation de Graphiste Motion Designer à L’Ecole Multimédia.
Pourquoi le motion design ?
J’étais graphiste et je me suis retrouvé rapidement bloquée. J’avais envie d’expérimenter d’autres choses et avoir une autre corde à mon arc n’était pas négligeable. Aujourd’hui les entreprises souhaitent investir sur un profil qui fait trois ou quatre métiers. C’était donc un plus pour moi.
Y a-t-il de bonnes perspectives d’évolution ?
Le motion design est en train d’exploser avec les applications, les écrans, le digital… Tout est en mouvement. Aujourd’hui tout le monde veut sa publicité. Même les petites structures se mettent aux vidéos, pour mettre en avant leur identité visuelle. C’est un domaine qui reste toutefois méconnu du monde de l’entreprise. Certaines personnes pensent que c’est un effet de mode, elles investissent donc dedans sans trop savoir si cela va fonctionner. En revanche, elles sont conscientes de la charge de travail que cela implique en amont. Le motion design se fait également beaucoup en freelance. On est alors plus libre de se lancer dans des projets qui nous parlent et de travailler avec des petites structures. Au sein d’une société, on ne peut se contenter de faire uniquement du motion design. Dans mon cas, cela représente seulement 30% de mon temps. En entretien, il faut donc vendre le motion design comme une valeur ajoutée pour l’entreprise. Etre graphiste, web-designer et motion designer est un vrai plus.
Ce que t’a apporté L’École Multimédia ?
J’ai vraiment été bien accompagnée et j'ai beaucoup appris à l’école, tandis qu’en entreprise j’étais plus autonome, étant la seule motion designer. Le rythme entreprise-école était soutenu. On avait de très grosses semaines car la 3D est quelque chose de très dense, qui demande beaucoup d’investissement personnel. Mais je ne regrette pas du tout d’avoir fait la formation. J’ai maintenant plus que les bases en 3D, le programme était assez complet, on a pu découvrir différentes visions du motion design et dans différents secteurs avec des applications variées (habillage tv, générique de film, spot publicitaire...). Car le programme était surtout basé sur des demandes professionnelles les plus courantes.
Ce qui t’a plu lors de ton passage à l’école ?
C’est surtout le corps enseignant, dont Arno Creignou (ancien responsable de la formation, NDLR), qui a su investir énormément de temps pour nous. D’ailleurs, je travaille en freelance avec lui aujourd’hui encore. La durée du mastère en un an correspondait aussi à mes attentes, même si cela peut paraître très court. Je me suis donc mise à travailler énormément au cours de ces douze mois.
Quelle qualité faut-il avoir pour être motion designer ?
Je pense qu’il faut constamment être au courant des nouveautés. Par exemple j’assiste prochainement au Motion Plus Design Meet-up Paris. C’est le type d’événement qu’on ne doit pas louper. Il faut également avoir le sens artistique, et le sens du rythme. Aimer passer des heures sur un projet qui peut ne durer finalement que cinq secondes. Avoir un sens critique pour prendre du recul sur son projet et savoir se remettre en question.
Tu es maintenant en CDI ?
En effet, je travaille au sein de Kubity, une jeune société qui aide à partager et communiquer des fichiers 3D, entre clients ou amis, sur mobile, tablette ou ordinateur. On peut également expérimenter ses fichiers en réalité virtuelle ou en réalité augmentée. L'application mobile gratuite est sortie il y a un an et l'application desktop payante doit sortir dans deux mois. Je suis en charge de l’UI et l’UX design des applications, du motion design pour les vidéos de présentation, les tutoriels de l’application puis les publicités. Je travaille également en relation avec le service marketing pour créer des vidéos, des gifs ou bien des images fixes. Je contribue surtout à valoriser notre produit et à en faire sa promotion.
Des conseils pour les étudiants de la formation ?Tout d’abord, d’avoir certaines bases en logiciels comme After Effects et Cinéma 4D avant de débuter la formation. Ne pas hésiter à utiliser des tutoriels pour ne pas perdre le fil. Cela m’a beaucoup aidé au long de ces douze mois de formation. Il faut également aiguiser sa curiosité, s’intéresser aux portofolios d’autres motion designers afin de découvrir des styles différents pour ensuite se créer sa propre identité. Mais attention à ne pas rester uniquement dans son style. Avoir un bon ordinateur peut servir. J’ai moi-même investi dans une grosse machine spécialement pour l’école. Enfin dans le choix de l’alternance, attention à ne pas se précipiter vers les entreprises spécialisées dans le motion design. D’autres structures comme les agences de communication ou les start-up pourraient apporter une expérience tout aussi enrichissante. Enfin, être motivé et prêt à suivre une année intense avec un peu moins de sorties, tout en se disant que ce n’est pas du temps perdu. On voit rapidement le progrès en un an. Lorsque je compare mes vidéos du début et de fin d’année, le résultat est plus qu’encourageant. On en devient fier.
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